Exposition à partir du 24 juin 2011 18h15.

Photo E.L.

Photo E.L.

Découverte du patrimoine vernaculaire dans les collines et opération nettoyage  de La Font Bagnols par les élèves de l' école primaire ceyrestenne.

Après avoir créé l' association Médélis qui a pour objectif de faire connaître les richesses architecturales locales afin de mieux les protéger, Jacqueline Oliva, historienne du bâti ancien, a souhaité faire partager sa passion au monde des scolaires pour susciter en eux, l' envie et l' habitude de conserver et de préserver le petit patrimoine fragile de la commune.

En partenariat avec Frédérique Chassagne, directrice de l' école primaire, Jacqueline a monté un projet pédagogique pour intéresser les élèves de CE1 aux richesses méconnues ou oubliées qui les entourent.

Ainsi, deux expéditions pédestres ont eu lieu, et ce n' est pas fini, pour aller à la rencontre des bories, tours, fontaines, petits oratoires etc...

En parallèle avec plusieurs visites de prospection effectuées par les amis de l' association, ces sorties scolaires ont permis d' apprendre ou de rappeler aux écoliers que jadis, à la place de leur école, d' abord, il n' y avait rien d' autre qu' un terrain vague puis il y eut un moulin ( on battait le blé sur l' actuel emplacement du jeu de boules ). Pendant l' époque révolutionnaire, le moulin devint une prison. Et à la place de l' Hôtel de Ville, se trouvait un cimetière. Entre celui-ci et la poste, il y avait, pour les marins, la chapelle Saint-Roch, protecteur contre la peste.

Aux abords de la fontaine romaine qui pourrait dater du 1er siècle avant Jésus-Christ, Jacqueline conta l' histoire supposée des lieux selon laquelle les Romains auraient profité des bienfaits de cette source dite thermale après qu' ils furent blessés en soutenant le siège contre les Massaliotes. Puis, Frédérique continua l' explication sur les vertus thérapeutiques des cures thermales.

Tout en découvrant la fontaine de Bagnols, les élèves ont concilié histoire et civisme en effectuant un geste citoyen pour leur commune car, après le passé, les élèves revinrent aux préoccupations quotidiennes en enfilant des gants et armés de sacs à poubelle. Et toute la classe se mit à nettoyer frénétiquement les lieux.

En guise de trésors, ils ont trouvé des bouteilles, canettes et autres morceaux de ferraille ou encore des blocs de béton ou des débris de maçonnerie qui n' avaient pas grand chose à voir avec des vestiges romains.

Outre le nouvel hôtel dont la couleur d' un blanc criard, loin de se fondre dans le paysage, défigure totalement le sentierd' accés de ce site historique qui, à ce titre, aurait dû bénéficier de la loi  prévoyant de dégager 500 mètres autour de ses abords  ( et là est tout le drame réservé au petit patrimoine toujours non protégé ), un riverain vraisemblablement  ciotaden, ne se gêne pas du tout pour pomper l' eau de la source au moyen d' un long tuyau noir jusque dans sa propriété.

Ce qui lui permet ,en toute impunité, de profiter à longueur d' années, d' une consommation d' eau gratuite et contrecarre, en cela, l' intention de mise en valeur de l' une des plus belles, sinon la plus belle, fontaines du village.

Enfin, avant de reprendre le chemin de l' école, et puisque parfois, ce sont les enfants qui servent de modèles aux plus grands, ils ont pris soin d' accrocher des petits messages qui rappelaient l' histoire des lieux et leur action citoyenne de façon à sensibiliser les prochains visiteurs au respect de ce site séculaire que les spécialistes locaux qualifient de " Versailles " des points d'eau du village. 

Texte de Jacqueline Oliva.

Article paru dans La Provence : voir le texte de Jacqueline Oliva ci-dessus qui apporte certaines modifications suite à des erreurs du correspondant de La Provence.